Les dysfonctions sexuelles des patients bipolaires semblent concerner plus d’un patient sur deux notamment en rémission, cependant, ils demeurent largement sous-diagnostiqués. Nos objectifs étaient de déterminer le taux des différentes dysfonctions sexuelles dans un groupe de patients masculins bipolaires type I en période de rémission, et préciser les différents facteurs sociodémographiques et cliniques associés à la dysfonction érectile.Il s’agit d’une étude transversale descriptive. La mesure de la phase thymique a été faite à l’aide de l’échelle de dépression de Hamilton et l’échelle de manie de Young. La fonction sexuelle a été évaluée à l’aide de l’Index International de la Fonction Érectile (IIEF).Soixante et un hommes bipolaires en rémission ont été retenus dans cette étude. La plupart des patients n’étaient pas mariés (66,2 %), et n’avaient pas d’enfants (70,4 %). L’activité sexuelle se limitait à la masturbation pour plus de la moitié des patients (50,7 %). La fonction sexuelle était globalement altérée chez la plupart des hommes bipolaires en rémission clinique, avec notamment une dysfonction érectile constatée chez 81,7 % des bipolaires inclus. La dysfonction érectile était significativement associée au statut marital (p<0,001), à la durée de la dernière période de rémission (p=0,004), à la prise de neuroleptique(s) typique(s) (p=0,015), de benzodiazépines (p=0,003) et à la polymédication (p<0,001).Notre étude a mis l’accent sur la fréquence très importante des dysfonctions sexuelles chez les patients bipolaires en rémission. Plusieurs mesures doivent être mises en place afin de prévenir ou atténuer les effets négatifs d’une fonction sexuelle altérée des patients bipolaires de type 1 en rémission.